Il est impossible de vous dire si elle était au levant ou si elle était au ponant.
Il est impossible de vous en dire la longitude, et encore moins la latitude.
Car c’était une île perdue.
C’était une île déserte.
Comme toutes les îles désertes, elle foisonnait d’animaux étranges et de fleurs bizarres.
Mais le plus étrange, le plus bizarre sur cette île, était son canapé. À moins que ce ne fût un sofa. Ou un divan. Oui, vous avez bien lu : sur cette île perdue et déserte, il y avait un canapé. À moins que ce ne fût un sofa, ou même un divan : cela est très difficile à dire, car cette île, ne l’oubliez pas, était une île perdue.
- Un divan sur une île, tu parles d’une idée ! marmonnaient les singes barbus en grimaçant.
- Que fait là ce canapé ? s’interrogeaient les oiseaux au bec interminable.
- Pour sûr, c’est un sofa, oui ça pour sûr, c’est un sofa ! sifflaient les serpents redoutables en ondulant lentement.
C’est une plante bizarre qui la première eut l’audace de s’installer sur ce qu’elle ignorait être un canapé (ou un sofa, ou peut-être un divan). Elle commença par entourer un pied de ses tiges. Elle trouva cela amusant. Cette plante était de l’espèce grimpante. Elle céda à son instinct et décida de grimper jusqu’au coussin le plus proche, où elle se mit à fleurir tranquillement. Bien sûr, cela donna des idées à d’autres plantes, qui, rejet par ci rejet par là, se mirent à grimper par les autres pieds et à fleurir à qui mieux mieux sur les coussins.
Un jour arriva sur cette île un naufragé. Son naufrage l’avait fort fatigué et il aspirait à se reposer. Il s’installa sur le canapé en se demandant s’il ne s’agirait pas par hasard d’un divan, ou même d’un sofa. Il ne sut pas répondre avec certitude à cette question, mais il soupira d’aise et but du thé, car il était britannique.
- Tu parles d’un fainéant ! marmonnèrent les singes barbus en grimaçant.
- Il y en a qui ne s’en font pas, se dirent les oiseaux au bec interminable.
- Celui-là ferait bien de faire attention où il met les pieds, faire attention, faire attention, sifflèrent les serpents redoutables en ondulant lentement.
Le naufragé avait beau être flegmatique, il finit par s’ennuyer. Heureusement, si l’on peut dire, un autre naufrage eut lieu quelques années après et il fut rejoint par une charmante naufragée. Celle-ci, fatiguée par son naufrage fut naturellement désireuse en un premier temps de se délasser. Le naufragé l’invita à s’installer sur le canapé, très joli avec toutes ces fleurs, remarqua la naufragée. Ils burent du thé et décidèrent de se marier.
- Tu parles d’une île déserte ! marmonnèrent les singes barbus en grimaçant.
- Espérons au moins que leurs petits auront un bec un peu plus long, souhaitèrent les oiseaux au bec interminable.
- Et ça ne fait que commencer, ça ne fait que commencer, sifflèrent les serpents redoutables en ondulant lentement.
Il est impossible de vous en dire la longitude, et encore moins la latitude.
Car c’était une île perdue.
C’était une île déserte.
Comme toutes les îles désertes, elle foisonnait d’animaux étranges et de fleurs bizarres.
Mais le plus étrange, le plus bizarre sur cette île, était son canapé. À moins que ce ne fût un sofa. Ou un divan. Oui, vous avez bien lu : sur cette île perdue et déserte, il y avait un canapé. À moins que ce ne fût un sofa, ou même un divan : cela est très difficile à dire, car cette île, ne l’oubliez pas, était une île perdue.
- Un divan sur une île, tu parles d’une idée ! marmonnaient les singes barbus en grimaçant.
- Que fait là ce canapé ? s’interrogeaient les oiseaux au bec interminable.
- Pour sûr, c’est un sofa, oui ça pour sûr, c’est un sofa ! sifflaient les serpents redoutables en ondulant lentement.
C’est une plante bizarre qui la première eut l’audace de s’installer sur ce qu’elle ignorait être un canapé (ou un sofa, ou peut-être un divan). Elle commença par entourer un pied de ses tiges. Elle trouva cela amusant. Cette plante était de l’espèce grimpante. Elle céda à son instinct et décida de grimper jusqu’au coussin le plus proche, où elle se mit à fleurir tranquillement. Bien sûr, cela donna des idées à d’autres plantes, qui, rejet par ci rejet par là, se mirent à grimper par les autres pieds et à fleurir à qui mieux mieux sur les coussins.
Un jour arriva sur cette île un naufragé. Son naufrage l’avait fort fatigué et il aspirait à se reposer. Il s’installa sur le canapé en se demandant s’il ne s’agirait pas par hasard d’un divan, ou même d’un sofa. Il ne sut pas répondre avec certitude à cette question, mais il soupira d’aise et but du thé, car il était britannique.
- Tu parles d’un fainéant ! marmonnèrent les singes barbus en grimaçant.
- Il y en a qui ne s’en font pas, se dirent les oiseaux au bec interminable.
- Celui-là ferait bien de faire attention où il met les pieds, faire attention, faire attention, sifflèrent les serpents redoutables en ondulant lentement.
Le naufragé avait beau être flegmatique, il finit par s’ennuyer. Heureusement, si l’on peut dire, un autre naufrage eut lieu quelques années après et il fut rejoint par une charmante naufragée. Celle-ci, fatiguée par son naufrage fut naturellement désireuse en un premier temps de se délasser. Le naufragé l’invita à s’installer sur le canapé, très joli avec toutes ces fleurs, remarqua la naufragée. Ils burent du thé et décidèrent de se marier.
- Tu parles d’une île déserte ! marmonnèrent les singes barbus en grimaçant.
- Espérons au moins que leurs petits auront un bec un peu plus long, souhaitèrent les oiseaux au bec interminable.
- Et ça ne fait que commencer, ça ne fait que commencer, sifflèrent les serpents redoutables en ondulant lentement.
Texte : Shaki Pelott. De larges extraits ont été publiés dans le livre "Une rencontre d'écritures", réalisé par Annabel Levé et François Quinio, publié aux bons soins de l'association artistique culturelle cancalaise "Rififi dans l'air".
Illustrations empruntées au génial Douanier Rousseau.
Bon alors... Comme moi zossi je suis quasiment sur une île déserte, mais où il y aurait plutôt des betteraves en amont comme en aval, davantage en dessous de qu'au-dessus de la terre, je voudrais bien savoir si le divan ou le sofa va enfin parler !!!! (le début m'a donné l'appétit des yeux !!!) ;-)
RépondreSupprimerMélie qui signe.
Divan divin, canapé désuet ou sofa oriental dans la jungle de l'île déserte, j'y prendrais bien ma place en faisant bien attention aux singes, aux serpents et au ciel qui voudrait sans doute profiter du hâvre de paix bienvenu.
RépondreSupprimerMe suis bien amusée au martèlement du divan canapé sofa et aux seules pensées récurrentes issues du Douanier.
Je pars immédiatement sur le Sentier du Douanier à la recherche d'une place dans la jungle.
Bravo!
Mélie, je t'envoie un canot de sauvetage avec une chèvre, un chou et un loup et tu te débrouilles pour me ramener tout ce petit monde entier : je compte sur toi !
RépondreSupprimerMerci Maïté :-)
RépondreSupprimerLe sentier du douanier vaut le détour, mais faites attention : il est étroit et s'y promènent aux dernières nouvelles une chèvre, un loup et une betterave ! À moins que ce ne soit un chou ?
Très cher mon Shaki,
RépondreSupprimerLe coup du loup, la chèvre et le chou, je la connais.
C'est comme l'affaire des deux "gardes" auxquels on doit demander son chemin, sachant que l'un dit toujours la vérité tandis que l'autre ne cesse de mentir (Merci.... Platon !) !!!
Moi, je mange le chou et la chèvre (du chou au fromage de chèvre, ça doit le faire)... quant au loup, j'y dis : - Même pô peur !!!
Et.. OUALA ! ;-)
Signé : Mélie qui sourit
Tout doux Mélie : ce loup est peut-être garou !
RépondreSupprimerMais alors, s'il est garou... je lui donne un.. roudoudou !!!
RépondreSupprimerSigné Mélie promeneuse dans les forêtes profondes ;-)