Affichage des articles dont le libellé est chanson. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est chanson. Afficher tous les articles
dimanche 24 mars 2013
Poursuite
Mon nom est Joe Roberts. Je suis sergent dans la police de la route, du côté de Perrineville. J'ai toujours fait mon boulot honnêtement, le plus honnêtement que j'ai pu. J'ai un frère qui s'appelle Franky. Franky est un voyou.
Déjà quand on était jeunes, c'était toujours le même scénario : un appel radio, Franky fait des siennes en ville. N'importe qui d'autre, je l'aurais coffré, mais quand il s'agit de ton frère, des fois, tu fais comme si t'avais rien vu.
Moi et Franky, riant en buvant un verre : frères de sang, il n'y a rien de plus fort. On dansait chacun à son tour avec Maria. L'orchestre jouait "Night of the Johnstown Flood". Il sort du droit chemin, je le tire d’affaire. N'importe qui ferait ça pour son frère : un type qui tourne le dos à sa famille, ce type-là ne vaut rien.
En 1965, Franky s'est retrouvé à l'armée. J'ai eu un sursis pour faire tourner la ferme, je me suis posé, j'ai épousé Maria. Mais les prix des céréales ont tellement chuté qu'on s’est fait littéralement plumer. Franky est rentré en 68, et moi j'ai pris ce boulot.
Oui, on se marrait, on buvait. Frères de sang, rien de plus fort. On dansait chacun à son tour avec Maria. L'orchestre jouait "Night of the Johnstown Flood".
Il dérape, je le rattrape. Je lui apprends à marcher droit.
Un type qui tourne le dos à sa famille, ce type-là ne vaut rien.
Un soir comme les autres, j'ai un appel vers neuf heures moins le quart. Du grabuge dans un de ces troquets qui bordent la route du Michigan. Il y avait un jeune allongé par terre, dans un sale état, du sang plein la tête. Il y avait une fille qui pleurait à une table. Un coup de Franky, on me dit. Je suis sorti, j'ai sauté dans ma voiture. Pleins phares . J'ai dû frôler le 180 à travers le Michigan, cette nuit-là. Je l'ai rattrapé à un carrefour le long de la berge Willow. Il était au volant d'une Buick avec des plaques de l'Ohio. Je l'ai pourchassé jusqu'à un panneau qui annonçait la frontière canadienne à 10 kilomètres. Là, je me suis arrêté au bord de la route et j'ai attendu que ses feux arrière disparaissent.
Moi et Franky, on se marrait et on buvait. Frères de sang. On dansait chacun à son tour avec Maria. L'orchestre jouait "Night of the Johnstown Flood". Je le rattrape quand il trébuche, n'importe quel frangin ferait la même chose. Un type qui tourne le dos à sa famille, ce type-là ne vaut rien.
Bruce Springsteen - Highway patrolman (1982).
Traduction libre : Shaki Pelott.
Photographie : David Kennedy.
dimanche 28 octobre 2012
Hors saison
Et sans doute on verra apparaître
Quelques dessins sur la buée des fenêtres
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être.
Francis Cabrel - Octobre.
Photographie : Shaki Pelott.
dimanche 22 avril 2012
La pluie picote les étangs
La pluie picote les étangs,
Il pleut dehors, il pleut dedans,
J'ai ma maison dans le vent;
Ce sont les brouillards de septembre,
Qui ne perdra rien à attendre
Les frimas, le gel et décembre.
Belles, mettez vos robes noires,
Couvrez vos seins et leurs ivoires,
Mettez du bois sur le grand feu;
Si vous regrettez le Bellou,
Nue dans le zéphyr si doux,
Enfermez-vous, enfermez-vous,
Rêvez secrètes, couvrez-vous.
Je grillerai quelques châtaignes,
Ne vous mettez guère en peine,
Je sais encore vivre sans vous;
J'ai des étangs de par le monde,
La chevelure des heures rondes,
Au loin pourtant le tonnerre gronde.
Contre-point, fugue, il faut partir,
Embrasse monsieur l'Avenir,
Enfance bleue, tendre gazelle;
Quand tu t'habilleras le matin,
Tu mettras avec ton parfum
Un soupçon de mélancolie.
Julos Beaucarne - La pluie picote les étangs.
À retrouver sur le CD "Bornes acoustiques 67/68" édité par EPM, réf. 986792.
Photographie : Shaki Pelott.
dimanche 26 février 2012
Quelques grammes de plomb (dans le pistolet de Robert Ford)
Les années de routine ont bon dos. Je me suis raconté que nous étions revenus de tout, que même t’emmener danser était devenu une corvée. Alors, comme au casino, j’ai jeté mes cartes sur la table : “Donnez-moi un jeu neuf !”
Je ne t’ai pas ménagée. Je t’ai couchée, comme au champ la faux couche l’épi. Je t’ai sonnée comme la brute sur le ring sonne son adversaire par surprise. Je me revois marchant vers ma bagnole comme un petit soldat. Je n’ai même pas eu le courage de me retourner, de te regarder dans les yeux. Mais il y a une chose que j’avais bien comprise : je venais de perdre à jamais ce que je ne n’avais même pas encore été fichu de trouver.
Je ne t’ai pas ménagée. Je t’ai couchée, comme au champ la faux couche l’épi. Je t’ai sonnée comme la brute sur le ring sonne son adversaire par surprise. Je me revois marchant vers ma bagnole comme un petit soldat. Je n’ai même pas eu le courage de me retourner, de te regarder dans les yeux. Mais il y a une chose que j’avais bien comprise : je venais de perdre à jamais ce que je ne n’avais même pas encore été fichu de trouver.
J’ai l’impression d’être un enfant dont on vient de piétiner les jouets, un enfant qui vient de faire éclater la bulle magique. La bulle où nous vivions tous les deux. Et si tu savais ce que je m’en veux. Les amis, les tiens, les miens... Les premiers temps, leurs regards me fusillaient. Mais maintenant, même plus de regards : ils ont disparu du paysage, ils sont aux abonnés absents. J’ai d’abord pensé que c’était mieux ainsi. Mais à présent j’ai l’impression d’être marqué : un genre de lettre écarlate ! À croire que, pour la société, il vaut mieux faire un casse que casser son couple.
J’ai l’impression que je ne vaux guère mieux que quelques grammes de plomb dans le pistolet de Robert Ford. Je me sens aussi vil qu’un tueur à gages, aussi dépourvu de sentiments que la lame de l’assassin.
Je me sens minable.
Est-ce qu’on peut encore recoller les morceaux ?
Je ne sais plus où j’en suis.
Quand je pense à toi, quand je pense à nous, j’ai l’impression de ne pas valoir mieux que ça : quelques grammes de plomb dans le pistolet de Robert Ford.
Like a corn in a field I cut you down
I threw the last punch too hard
After years of going steady, well I thought that it was time
To throw in my hand for a new set of cards
And I can't take you dancing out on the weekend
I figured we'd painted too much of this town
And I tried not to look as I walked to my wagon
And I knew then I had lost what should have been found
I knew then I had lost what should have been found
And I feel like a bullet in the gun of Robert Ford
I'm low as a paid assassin is
You know I'm cold as a hired sword
I'm so ashamed, can't we patch it up ?
You know I can't think straight no more
You make me feel like a bullet honey in the gun
In the gun of Robert Ford
Like a child when his toys have been stepped on
That's how it all seemed to me
I burst the bubble that both of us lived in
And I'm damned if I'll ever get rid of this guilt that I feel
And if looks could kill then I'd be a dead man
Your friends and mine don't call no more
Hell, I thought it was best but now I feel branded
Breaking up's sometimes like breaking the law
Breaking up's sometimes like breaking the law
And I feel like a bullet in the gun of Robert Ford
I'm low as a paid assassin is
You know I'm cold as a hired sword
I'm so ashamed, can't we patch it up ?
You know I can't think straight no more
You make me feel like a bullet honey in the gun
In the gun of Robert Ford
Bernie Taupin - I feel like a bullet (in the gun of Robert Ford)
Mis en musique et interprété par Elton John - Extrait de l’album “Rock of the westies”, 1975, éditions Carrère, réf. CA 802 96.090.
Je me sens minable.
Est-ce qu’on peut encore recoller les morceaux ?
Je ne sais plus où j’en suis.
Quand je pense à toi, quand je pense à nous, j’ai l’impression de ne pas valoir mieux que ça : quelques grammes de plomb dans le pistolet de Robert Ford.
Like a corn in a field I cut you down
I threw the last punch too hard
After years of going steady, well I thought that it was time
To throw in my hand for a new set of cards
And I can't take you dancing out on the weekend
I figured we'd painted too much of this town
And I tried not to look as I walked to my wagon
And I knew then I had lost what should have been found
I knew then I had lost what should have been found
And I feel like a bullet in the gun of Robert Ford
I'm low as a paid assassin is
You know I'm cold as a hired sword
I'm so ashamed, can't we patch it up ?
You know I can't think straight no more
You make me feel like a bullet honey in the gun
In the gun of Robert Ford
Like a child when his toys have been stepped on
That's how it all seemed to me
I burst the bubble that both of us lived in
And I'm damned if I'll ever get rid of this guilt that I feel
And if looks could kill then I'd be a dead man
Your friends and mine don't call no more
Hell, I thought it was best but now I feel branded
Breaking up's sometimes like breaking the law
Breaking up's sometimes like breaking the law
And I feel like a bullet in the gun of Robert Ford
I'm low as a paid assassin is
You know I'm cold as a hired sword
I'm so ashamed, can't we patch it up ?
You know I can't think straight no more
You make me feel like a bullet honey in the gun
In the gun of Robert Ford
Bernie Taupin - I feel like a bullet (in the gun of Robert Ford)
Mis en musique et interprété par Elton John - Extrait de l’album “Rock of the westies”, 1975, éditions Carrère, réf. CA 802 96.090.
Traduction libre : Shaki Pelott.
Photographie extraite du film "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford". Auteur inconnu.
jeudi 27 octobre 2011
ça vaut pas la peine...
...de laisser ceux qu'on aime
pour aller faire tourner
des ballons sur son nez.
Michel Rivard - La complainte du phoque en Alaska.
Photographie : Shaki Pelott
pour aller faire tourner
des ballons sur son nez.
Michel Rivard - La complainte du phoque en Alaska.
Photographie : Shaki Pelott
dimanche 29 mai 2011
Tout au dessus des nuages
Dans la brume du matin, une pièce entre les doigts
Une peine dans le cœur, pas de quoi rentrer chez moi
Sur un aéroport, comme on voudrait s'envoler !
Dans la brume du matin, nulle part où aller
Sur la piste du départ la première Caravelle
Une peine dans le cœur, pas de quoi rentrer chez moi
Sur un aéroport, comme on voudrait s'envoler !
Dans la brume du matin, nulle part où aller
Sur la piste du départ la première Caravelle
Disparaît dans le brouillard, je vois scintiller ses ailes
J'ai de la pluie dans les yeux, dans la gorge un goût d'alcool
Mais déjà je la vois qui a pris son envol
Dans la brume du matin elle ne laisse qu'un sillage
J'ai de la pluie dans les yeux, dans la gorge un goût d'alcool
Mais déjà je la vois qui a pris son envol
Dans la brume du matin elle ne laisse qu'un sillage
Avant de partir au loin tout au dessus des nuages
Où le ciel est toujours bleu, où jamais il ne pleut
Elle volera à midi au-dessus de mon pays
Tout ça me fout le cafard, ici cloué sur le sol
J'ai les yeux pleins de brouillard, j'sens la fumée, je sens l'alcool
Il vaudrait mieux pour moi retourner sur mes pas
M'en aller un peu plus loin dans la brume du matin
M'en aller un peu plus loin
Dans la brume du matin
D'après "Early morning rain" de Gordon Lightfoot.
Adaptation française, "Dans la brume du matin" de Jean-Michel Rivat pour la superbe interprétation de Joe Dassin.
Où le ciel est toujours bleu, où jamais il ne pleut
Elle volera à midi au-dessus de mon pays
Tout ça me fout le cafard, ici cloué sur le sol
J'ai les yeux pleins de brouillard, j'sens la fumée, je sens l'alcool
Il vaudrait mieux pour moi retourner sur mes pas
M'en aller un peu plus loin dans la brume du matin
M'en aller un peu plus loin
Dans la brume du matin
D'après "Early morning rain" de Gordon Lightfoot.
Adaptation française, "Dans la brume du matin" de Jean-Michel Rivat pour la superbe interprétation de Joe Dassin.
Photographie : Shaki Pelott
samedi 5 mars 2011
Going back
“(Delécluze,) l’étonnant auteur d’une Justine de Liron - que les historiens de la littérature négligent tous avec un même élan - a décrit, avec l’émotion exacte de celui qui traque ou taquine un mystère où il soupçonne une révélation, le retour de l’âge mur aux sources de son affectivité, le trouble méticuleux, tatillon de qui pose sur le passé un regard adulte qui contient ce passé et se heurte à lui.”
Jacques Laurent - Roman du roman.
“The grass was greener
The light was brighter
The taste was sweeter
The nights of wonder
With friends surrounded
The dawn mist glowing
The water flowing
The endless river”
David Gilmour/Polly Samson - High hopes.
Voilà que ma pensée s’enfuit vers l’univers familier de mon enfance, repart vers ces jours où le monde paraissait si simple.
Où sont les passe-temps d’alors ? Dans quel grenier, dans quelle malle dorment les jouets disparus ? Où sont les trains électriques, les livres de coloriage ? Où sont les arbres où il faisait si bon grimper ? Vieillir la jeunesse au cœur, voilà peut-être la main gagnante au jeu de la vie.
Aucune richesse n’a pu remplacer les jouets que je prêtais à un ami, et en ouvrant mon agenda j’aimerais trouver cet emploi du temps : “Regarder voguer mon bateau à voiles dans le bassin du jardin public”. Après tout, ce n’est pas si compliqué, il suffit d’avoir le courage de se laisser emporter chaque jour par le tapis volant du souvenir. Il suffit de jouer à cache-cache avec la peur du temps qui court, et vivre chaque journée plutôt que compter chaque année.
Qu’importe la réalité ? Essayez de me rattraper si vous le pouvez : je repars là-bas.
D’après “Going back” de Gerry Goffin et Carole King, récemment repris par Phil Collins sur son album éponyme. Traduction libre : Shaki Pelott.
Photographie en noir et blanc : auteur inconnu.
Photograhie couleur : Shaki Pelott.dimanche 6 février 2011
Vagabonde
Vagabonde, attends le jour
Reste encore un moment
Une heure d'arrêt sur ton chemin
Ne fera pas de moi ton amant.
J'aimais une fille de neige
J'aimais une fille de neige
Quand je faisais la guerre
Fallait se battre en attendant
Que la nuit gèle tout sur terre.
Elle avait les cheveux comme toi
Mais quand elle s'endormait Travelling lady, stay awhile
Elle les tissait de longs fils d'or Until the night is over
De givre, d'air, de fumée. I'm just a station on your way,
I know I'm not your lover.
Pourquoi ne dis-tu plus un mot
Debout devant ma porte ? Well I lived with a child of snow
Tu savais bien où tu partais When I was a soldier
Avant de voir cette route. And I fought every man for her
Until the nights grew colder.
She used to wear her hair like you
Except when she was sleeping
Except when she was sleeping
And then she'd weave it on a loom
Of smoke and gold and breathing.
And why are you so quiet now
Standing there in the doorway ?
You chose your journey long before
You came upon this highway.
Travelling lady stay awhile
Until the night is over.
I'm just a station on your way,
I know I'm not your lover.
Of smoke and gold and breathing.
And why are you so quiet now
Standing there in the doorway ?
You chose your journey long before
You came upon this highway.
Travelling lady stay awhile
Until the night is over.
I'm just a station on your way,
I know I'm not your lover.
Leonard Cohen - Winter Lady
Traduction : Graeme Allwright
Photographie : Shaki Pelott
samedi 29 janvier 2011
Sur la route
Buscando el amor, he avanzado por la vida
Hoy he dispuesto entregar mi corazón a quien lo pida
Hoy no sé adónde voy, tan solo sé que mi camino
Es seguir hacia delante y tener fé en mi destino
Hoy he dispuesto entregar mi corazón a quien lo pida
Hoy no sé adónde voy, tan solo sé que mi camino
Es seguir hacia delante y tener fé en mi destino
¿ Quien pusiera decirme que este sendero no lleva pena ?
Aunque sé que en la vida tras las fatigas hay cosas buenas
Aujourd'hui, j'offre mon cœur à qui voudra l'accepter
Où je vais, je n'en sais rien
Je me contente de suivre la voie qui m'est tracée
J'avance et je garde foi en mon destin.
Qui pourrait me dire que la route est sans souffrance ?
Au moins je sais maintenant, au détour du chemin
Profiter des moments d'insouciance
Gabriel Sandoval - "La chanson" - Sur la route
Interprétée et mise en musique par Bernardo Sandoval - B.O. du film "Western", de Manuel Poirier
Disponible en CD aux éditions Virgin, réf. 7943 8 44889 2 5
Traduction libre : Shaki Pelott
Merci à Mira pour son aide précieuse dans la transcription du texte original.
Inscription à :
Articles (Atom)